Le style populaire

.../... La fraîcheur du sentiment non comme un moyen d'expression est aussi offert dans un autre travail du genre primitif – une icône de la fin du XIX ème siècle représentant “La conception de Sainte Anne”. En dépit de la grotesque crudité des images, l'artiste a réussi une unité enviable entre la composition et le thème du sujet. Dans la rigidité de l'embrassement des époux âgés rendus heureux par l'expectation de la parentalité, il y a beaucoup de fraîcheur, d'immédiateté et d'authenticité des sentiments. Dans le but d'accentuer le caractère optimiste du thème, l'artiste a peint des fleurs épanouies et de l'herbe aux pieds de Joachim et Anne, apportant ainsi la notion de la naissance d'une nouvelle vie.

Cette icône réalisée par les Maîtres de Triavna au début du XIX ème siècle représente Saint George terrassant le dragon, mais dans une composition qui suit l'iconographie établie uniquement dans ses grandes lignes. Le décor architectural est réduit à une tour unique, qui ressemble en apparence aux Tours d'horloge de l'époque de la Renaissance bulgare. La tête du cheval peinte à la fois de face et de profil rappelle le style ancien des artistes bulgares du IX ème siècle qui ont laissé des chefs d’œuvres de l'art populaire tel que le bas-relief d'une lionne trouvée à Nova Zagora. Peint dans l'action du saut, le cheval de notre peintre d'icône ne touche pas le sol de ses membres inférieurs et donne l'impression d'être appliqué sur le fond bleu de la composition. Le dessin appuyé et généralisé rend les personnages plats et rigides, mais cela n'a pas empêché l'artiste d'exprimer sur les visages du Saint et du garçon derrière lui la tension de leur lutte avec le dragon. La stylisation du dragon est aussi intéressante. Sa queue enroulée en spirale, ses ailes charnues, ressemblant à du caoutchouc, et les plis décoratifs sur son museau trahissent l'influence d'ornements orientaux, qui ont joué un rôle considérable dans l'art décoratif bulgare durant la période de la Renaissance bulgare.